En effet, quand même on admettrait l’existence du Dieu théologique et la réalité des attributs si discordans qu’on lui donne, l’on n’en peut rien conclure, pour autoriser la conduite ou les cultes qu’on prescrit de lui rendre. La théologie est vraiment le tonneau des Danaïdes. A force de qualités contradictoires et d’assertions hasardées, elle a, pour ainsi dire, tellement garrotté son Dieu qu’elle l’a mis dans l’impossibilité d’agir. S’il est infiniment bon, quelle raison aurionsnous de le craindre? S’il est infiniment sage, de quoi nous inquiéter sur notre sort? S’il sait tout, pourquoi l’avertir de nos besoins, et le fatiguer de nos prières? S’il est partout, pourquoi lui élever des temples? S’il est maître de tout, pourquoi lui faire des sacrifices et des offrandes? S’il est juste, comment croire qu’il punisse des créatures qu’il a rempli de faiblesses? Si la grâce fait tout en elles, quelle raison aurait-il de les récompenser? S’il est tout-puissant, comment l’offenser, comment lui résister? S’il est raisonnable, comment se mettrait-il en colère contre des aveugles, à qui il a laissé la liberté de déraisonner? S’il est immuable, de quel droit prétendrions-nous faire changer ses décrets? S’il est inconcevable, pourquoi nous en occuper? S’IL A PARLÉ, POURQUOI L’UNIVERS N’EST-IL PAS CONVAINCU? Si la connaissance d’un Dieu est la plus nécessaire, pourquoi n’est-elle pas la plus évidente et la plus claire?—Système de la Nature. London, 1781.

The enlightened and benevolent Pliny thus publicly professes himself an atheist:—Quapropter effigiem Dei formamque quaerere imbecillitatis humanae reor. Quis-quis est Deus (si modo est alius) et quacunque in parte, totus est sensus, totus est visus, totus auditus, totus animae, totus animi, totus sui. … Imperfectae vero in homine naturae praecipua solatia ne deum quidem posse omnia. Namque nec sibi potest mortem consciscere, si velit, quod homini dedit optimum in tantis vitae poenis: nec mortales aeternitate donare, aut revocare defunctos; nec facere ut qui vixit non vixerit, qui honores gessit non gesserit, nullumque habere in praeteritum ius, praeterquam oblivionis, atque (ut facetis quoque argumentis societas haec cum deo copuletur) ut bis dena viginti non sint, et multa similiter efficere non posse.—Per quae declaratur haud dubie naturae potentiam id quoque esse quod Deum vocamus.—Plin. Nat. Hist. cap. de Deo.

The consistent Newtonian is necessarily an atheist. See Sir W. Drummond’s Academical Questions, chap. iii.—Sir W. seems to consider the atheism to which it leads as a sufficient presumption of the falsehood of the system of gravitation; but surely it is more consistent with the good faith of philosophy to admit a deduction from facts than an hypothesis incapable of proof, although it might militate with the obstinate preconceptions of the mob. Had this author, instead of inveighing against the guilt and absurdity of atheism, demonstrated its falsehood, his conduct would have been more suited to the modesty of the sceptic and the toleration of the philosopher.

Omnia enim per Dei potentiam facta sunt: imo quia naturae potentia nulla est nisi ipsa Dei potentia. Certum est nos eatenus Dei potentiam non intelligere, quatenus causas naturales ignoramus; adeoque stulte ad eandem Dei potentiam recurritur, quando rei alicuius causam naturalem, sive est, ipsam Dei potentiam ignoramus.—Spinoza, Tract. Theologico-Pol. chap. i. p. 14.


  By PanEris using Melati.

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