trois ans je vous conjure
  De m'apporter un souvenir
  Du vallon où ma vie obscure
  Se berçait d'un doux avenir.
  Au détour d'une eau qui chemine
  A flots purs, sous de frais lilas,
  Vous avez vu notre chaumine:
De ce vallon ne me parlez-vous pas?

  `L'une de vous peut-être est née
  Au toit où j'ai reçu le jour;
  Là, d'une mère infortunée
  Vous avez dû pleurer l'amour.
  Mourante, elle croit à toute heure
  Entendre le bruit de mes pas;
  Elle écoute, et puis elle pleure:
De son amour ne me parlez-vous pas?

  `Ma soeur est-elle mariée?
  Avez-vous vu de nos garçons
  La foule, aux noces conviée,
  La célébrer dans leurs chansons?
  Et ces compagnos du jeune âge,
  Qui m'ont suivi dans les combats,
  Ont-ils revu tous le village?
De tant d'amis ne me parlez-vous pas?

  `Sur leurs corps l'étranger peut-être
  Du vallon reprend le chemin;
  Sous mon chaume il commande en maître;
  De ma soeur il trouble l'hymen.
  Pour moi plus de mère qui prie,
  Et partout des fers ici-bas.
  Hirondelles de ma patrie,
De ses malheurs ne me parlez-vous pas?'


  By PanEris using Melati.

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